Le déni du nouveau roi
En Lituanie, lors des Mondiaux junior, Mathis Rochat s’est délecté de trois titres dont le sacre individuel. Celui-ci peine encore à réaliser.
Quelques jours après son titre, il est encore dans l’incompréhension, dans le déni de ce qu’il a réalisé. « Quand je regarde les photos de l’arrivée, je n’arrive pas à me dire que c’est moi », s’étonne Mathis Rochat. Grand, brun, maillot de l’équipe de France sur le dos, pouce gauche en l’air, ligne d’arrivée dans la main droite, c’est pourtant bien lui qui vient de remporter le titre de champion du Monde junior.

A Druskininkai (il faut relire au moins une fois pour être sûr de bien prononcer), en Lituanie, le sociétaire du RMA est arrivé avec une approche bien différente de d’habitude. Alors qu’à l’accoutumée il mentalise sa compétition, Mathis est arrivé plus relâché et joyeux. « Lors du stage préparatoire à Bordeaux, on a fait pleins d’activités qui nous ont fait oublier la compétition ». Il ajoute que « la cohésion de groupe du collectif France a rendu les choses plus faciles lors de la compétition ». A l’image de ses deux autres titres mondiaux : celui en équipe et celui en relai, « avec mon pote Emilien. On s’est lâché ! ».
Première journée et première médaille d’or pour Mathis avec ce relai ; sa semaine était lancée. Avec une belle gestion lors de sa qualification ainsi que des moments off à l’hôtel (méditation, discussions avec ses collègues, massages...), celui qui évolue désormais à l’INSEP a abordé sereinement la finale individuelle.
C’est lors de la deuxième épreuve, que la compétition a pris un tournant dans la tête de notre champion. Il explique : « à l’issue du parcours, j’ai été propulsé aux avant-postes et c’est là que j’ai réalisé qu’il restait mes deux épreuves fortes. Et j’ai commencé à me dire que j’avais mes chances. Voire même que j’allais gagner ! ». Sans perdre son sang-froid, il a lucidement abordé la natation et le combiné comme il sait le faire : 1’57’’45 et 10’14. La classe mondiale. Celle digne d’un champion du monde.

Ces championnats marquent la fin des années junior pour Mathis. Et quel meilleur tremplin qu’un titre international pour prendre son envol dans la catégorie senior ? Lui qui a pour objectif maintenant de « faire partie des meilleurs athlètes mondiaux ».
Tous les résultats de la compétition : https://tinyurl.com/yc8fwdtf
ITW Florent Schoen : le déclic
Fraîchement devenu champion de France U19 de pentathlon moderne, Florent Schoen a passé un cap cette année. Entre bilan, futurs objectifs et déclic, le sociétaire du RMA répond à nos questions.
Salut Florent ! Ça fait quelques jours maintenant que tu as remporté le titre de champion de France U19. Qu'est-ce que ça te fait ?
Je fais une compétition moyenne : pas une super escrime, pas une super natation, pas un super combiné et ça me fait devenir champion de France. Donc ce n'est pas dégueu de faire une telle compétition et de s'en sortir avec le titre. C'est assez plaisant de se dire ça. Mais frustrant car j'avais à cœur de mieux faire. Je bloque au dernier tir et ça ne me permet pas de savourer totalement la compétition. Je voulais gagner, c'est chose faite, mais il manque la manière. Ça me laisse une certaine amertume.

J'ai mis le dossard de la compétition sur le mur de ma chambre où j'ai écrit en gros "J'AI MERDÉ".
Florent Schoen, pour se rappeler sa défaillance de l'année dernière
On atteint bientôt la fin de saison nationale (il reste les championnats de France junior). Les grandes échéances internationales se rapprochent. Quel est le bilan jusqu'à présent ?
Au point de vue national, ça s'est bien passé. Au pôle d'Aix-en-Provence, avec Simon (Casse, son entraîneur, NDRL), on continue sur une pente ascendante. Il y a eu des performances comme à Lyon, à la coupe d'Europe au Portugal (Florent remporte les deux épreuves, NDRL) et aux championnats de France U19 où je gagne en pentathlon et en tétrathlon. Pour l'instant, les objectifs que j'avais ciblés ont été cochés.

Quelle est la suite et quels sont tes objectifs ?
Clairement, l'objectif est d'aller chercher la médaille en individuel, que ce soit aux championnats d'Europe ou du Monde (la sélection n'est pas encore déterminée pour les Mondiaux et dépendra des résultats européens, NDRL). L'année dernière, j'étais en mode "découverte". Je fais une 9e place européenne sans avoir super bien tiré. Il y avait moyen d'aller chercher mieux. On a 6 semaines avant les championnats d'Europe en Lituanie. Il ne va pas falloir traîner pour remettre des séances spécifiques et de l'intensité en escrime, car ça ne va pas être le même niveau qu'en France.
Tu as passé un cap par rapport à l'année dernière. En es-tu conscient ? Sais-tu d'où ça vient ?
C'est ma contre-performance aux championnats du Monde, l'année dernière, où je ne passe pas en finale. Je suis resté planté 50 secondes sur le dernier tir alors que je débutais avec un 4 sur 4. Le dernier n'est jamais rentré. C'était très dur. En plus, je suis parti trop tôt du stand de tir et donc on loupe le podium par équipe car je suis éliminé. Sinon, j'aurais pu me qualifier et espérer un podium collectif. Avec tout ça, je me suis dit "là c'est plus possible." J'ai mis le dossard de la compétition sur le mur de ma chambre où j'ai écrit en gros "J'AI MERDÉ". Je me lève, je le vois. Dès que je pars m'entraîner, je le vois. Ça me fait une bonne piqûre de rappel. Cependant, c'est de l'expérience et il vaut mieux que ça m'arrive maintenant. Mais c'était vraiment un sale moment.
Marie et Valentin, réguliers et constants
Un mois et demi après leur entrée en lice sur le circuit de coupes du monde, Valentin et Marie ont participé à la 2e étape du programme international. A Ankara, ils ont pris respectivement les 5e et 8e places. Un nouveau top 10 après Le Caire, signe de constance et de régularité.
La grande difficulté du sport de haut-niveau, en général, c'est de récidiver et être constant. Alors oui, cette nouvelle étape mondiale en Turquie ne verra pas l'un de nos deux représentants sur le podium, certes. Mais il faut surtout voir la densité de résultats que Marie et Valentin proposent depuis le début de saison.

Au Caire, Marie Oteiza terminait 8e. A Ankara, elle finit 7e. De son côté Valentin Prades se plaçait 5e en Egypte, puis 8e en Asie mineure. En prenant du recul, leurs performances sont très bonnes, mais encore loin d'être excellentes dans l'ensemble des cinq épreuves. Nous ne sommes pas encore à la moitié de saison internationale et ces deux-là se placent déjà très bien sans avoir encore réalisés une compétition proche de l'excellence. Attention, leurs résultats seraient extraordinaires voire parfaits pour certains d'entre nous. Cependant, connaissant le niveau de performance que ces deux licenciés du Racing Multi-Athlon peuvent atteindre, ils ont encore de la marge... Autrement dit, leurs adversaires peuvent commencer à avoir peur.
Vus leurs précédents résultats, Marie et Valentin ont très probablement déjà une qualification assurée pour les grandes étapes de fin d'année (championnats d'Europe et du Monde). Les voilà maintenant dans une toute autre optique. Le travail technique et foncier étant déjà réalisés et en partie derrière eux, ils pourraient dès maintenant se concentrer sur leur état de forme et fraîcheur. Ainsi, ils devraient pouvoir monter en puissance dans les mois à venir pour les objectifs de la saison (les vrais, ceux qui comptent) : les titres européens et mondiaux.
TOUS LES RESULTATS DE CETTE COUPE DU MONDE A ANKARA >>>> https://tinyurl.com/mrxnc3c8
Marie et Valentin en mission au Caire
Du 6 au 12 mars se déroulait la première étape de coupe du monde de pentathlon au Caire (Egypte) avec deux de nos représentants. Nos agents Marie et Valentin étaient en mission.
Récurrent depuis quelques années maintenant, les égyptiens ont pris pour habitude d'accueillir la première étape de coupe du monde de pentathlon moderne. Pas plus mal quand on connaît les différences de température. Le dieu Râ sait instaurer un climat chaleureux. Voilà donc une destination que nos représentants Marie Oteiza et Valentin Prades connaissent bien.
Première à entrer en lice, Marie déroule lors des qualifications en terminant 13e et obtenant un ticket pour les demi-finales. Son homologue masculin fera de même le lendemain. Ces deux spécialistes de l'escrime sortiront à leur avantage de la poule d'escrime qui est déterminante car ce résultat est conservé tout au long de la compétition (pour les demi-finales ainsi que pour la finale). 23 victoires pour Marie et seulement deux de moins pour Valentin. Leurs performances les placent définitivement en très bonne position pour la suite. D'autant plus que les deux s'empareront des places qualificatives pour leur finale respective.

Dernière journée, plus de calculs nécessaires, il faut tout donner. Mais après déjà 3 jours de compétitions (qualifications, poule d'escrime, demi-finales... vous suivez ?), la fatigue est présente et les organismes mis à l'épreuve. C'est en natation qu'on voit des signes du surmenage. Nos deux athlètes du RMA voient leurs temps de natation accroître par rapport aux premiers jours de compétition. 2'20 pour Marie et 2'13 pour Valentin (en bassin de 50 mètres). Bien sûr, il faut en plus prendre en compte l'épreuve d'équitation qui venait d'être réalisée quelques minutes avant. D'ailleurs "VP" en a profité pour faire le plein : sans faute et 300 points pour lui. Une petite barre pour Marie (293).
Enfin lors du dénouement, nos Noir et Rose s'arrachent et réalisent de solides chronos qui leur permettent de rester tous deux dans le top 10. Marie termine 8e et Valentin 5e. Des places plus que honorifiques qui lancent une saison pré-olympique qui se veut électrique. Prochaine étape : Ankara en Turquie.
Tous les résultats : https://tinyurl.com/342985zs
« Ruer », l’épreuve test
« Trophée Christophe Ruer » à Perpignan : test de préparation pour les seniors, test de confrontation pour les jeunes.
Le Racing Multi-Athlon a connu des jours meilleurs. Le bilan se veut morose avec une seule médaille en bronze chez les féminines grâce à Marie Oteiza. Mais il n’en est pas moins illogique. Pour nos seniors, cette compétition est un test avant de débuter la saison internationale qui se voudra déterminante pour qualification olympique. Il n’est donc pas anormal que les organismes et les physiques ne soient pas encore affûtés et préparés. Les phases hivernales sont réputées dans le milieu sportif pour être des périodes de travail foncier afin de préparer la suite de la saison. Il faut être en forme au bon moment : pas trop tôt, pas trop tard. De retour de stage, Valentin Prades (8e) n’a donc légitimement pas encore son meilleur niveau. Il saura l'élever lors des compétitions mondiales. Jean-Baptiste a, quant à lui, connu des déboires de santé ne lui permettant pas de s’exprimer en finale, bien que qualifié.

Si le « Trophée Christophe Ruer » est une compétition test pour les seniors avant les coupes du monde, il est aussi important pour nos jeunes pentathlètes. L'occasion pour eux de se confronter et se comparer avec leurs aînés. Ainsi Audrey Tchirikhtchian et surtout Cédric Chatellier ont su exploiter cette opportunité et engranger de l’expérience contre les meilleurs français. Audrey confirme son excellent niveau en escrime en remportant l’épreuve d’escrime avec 21 victoires et seulement 7 défaites. Exempt de l’équitation, Cédric accomplit un tétrathlon solide. Costaud en escrime (20 victoires), impeccable dans les épreuves énergétiques, il ne lui a manqué un peu de lucidité dans le tir. Avec leur nouvel encadrant et entraîneur, Robin Breuil, aucun doute qu’ils sauront le rectifier.
Le mot du coach, Robin :
« Cédric réalise de beaux progrès en escrime avec un plan de jeu qui se clarifie. Audrey continue d’être performante dans cette épreuve mais face aux grandes cette fois-ci ! Les temps de natation sont logiques au vu de la planification. Malheureusement le tir n’est pas encore stable. Cédric réalise une bonne séquence lors des qualifications, mais ne confirme pas le lendemain en finale. A l’inverse, Audrey réussit un tir cohérent par rapport à ce qu’elle fait à l’entraînement en finale, mais pas en qualif. »
Tous les résultats : https://tinyurl.com/3868zwfb
Circuit junior #1 : Mathis en patron
Perpignan accueillait ce weekend le premier circuit de pentathlon moderne cadet-junior. Mathis l'emporte tandis que d'autres découvrent la compétition.
Le nouveau pensionnaire de l'INSEP (Institut national du sport de l'expertise et de la performance), Mathis Rochat n'a pas fait dans la dentelle. Deuxième de l'escrime (19V-7D), premier de la natation (1'57"91) et deuxième du combiné (10'19), difficile de le déloger de sa pôle position. Dans cette première compétition sans l'épreuve d'équitation pour les juniors (la discipline ayant été officiellement enlevée du programme de pentathlon moderne, excepté pour les seniors jusqu'en 2024), le jeune Cédric Chatellier se fait remarquer en se hissant à la 4e place après un solide combiné. « Je suis très agréablement surpris au vue du travail effectué jusqu'à présent » avoue Robin Breuil, le nouvel encadrant de la section de pentathlon du Racing Multi-Athlon.
« Cette compétition ouvre des perspectives d'amélioration. »
Robin Breuil, nouvel entraîneur.
Côté fille, c'est un bilan plus mitigé, surtout pour Audrey Tchirikhtchian. Largement en tête après avoir survolé l'escrime (38V-8D) et avec une natation correcte (3e temps en 2'19), il lui aura manqué un peu de lucidité sur le stand pour prétendre à une médaille. Honnête, Robin résume : «super samedi, dimanche décevant » (la compétition se faisant sur deux jours). Celui-ci ajoute que cette compétition est intéressante car elle «permet de faire un premier point depuis la reprise de l'entraînement. Elle ouvre des perspectives d'amélioration. »

Enfin, Thomas, Giulia et Charlotte faisaient leurs grands sauts dans la compétition. Une première qui n'est jamais évidente lorsqu'on se retrouve face aux meilleurs de sa catégorie. Avec un brin d'amusement, l'entraîneur raconte qu'ils « ont pu prendre de l'expérience et se confronter aux autres. Ils apprennent. » On ne doute pas une seconde que la prochaine tentative n'en sera que meilleure pour nos jeunes du RMA.
Résultats
- Mathis Rochat : 🥇
- Cédric Chatellier : 🍫
- Pierre Dupuy : 7e
- Florent Schoen : 9e
- Thomas Delbes : 25e
- Audrey Tchirikhtchian : 6e
- Eglantine Le Corre : 16e
- Charlotte Fosseux : 19e
- Giulia Lerique : 21e
Pour plus de résultats : https://www.ffpentathlon.fr/competitions/circuit-u17-u19-u22-n1-a-confirmer/