RMArathon : 2 quotas pour Paris 2024 !
Deux minima olympiques ont été atteints à Valence, sur marathon. Félix Bour chez les hommes et Fadouwa Ledhem chez les femmes.

Réputé comme rapide et attirant les meilleurs coureurs du monde entier, le marathon de Valence a été à la hauteur des attentes. Il était assez logique que les chasseurs de minima seraient au départ de la course espagnole. A quelques mois des JO de Paris, cet événement faisait partie des dernières chances. Mais la chance n'a rien à voir dans les résultats obtenus.
Encore néophyte sur cette distance, Félix Bour est le premier RMArathonien à franchir la ligne. Pour son deuxième marathon seulement, le jeune homme de 29 ans affole le chrono en 2h06"43, bien en-dessous du chrono de qualification olympique fixé à 2h08'10. "Les minima je pensais les avoir dans les jambes, avoue Félix. Mais 2h06, je ne m'y attendais pas du tout !" Avec une gestion de course à enseigner dans toutes les écoles d'athlétisme (il a couru la dernière portion de course, plus rapidement que le vainqueur), il se positionne comme choix pour la FFA. "Je suis sélectionnable. Donc on verra ce que décide la fédé", déclare-t-il lucidement. Car seuls 3 français seront sélectionnés pour l'épreuve. Et la concurrence est bestiale, Félix étant 3e au bilan. Notre coureur analyse que "la perspective de disputer les Jeux en France booste tous les coureurs". En effet, le niveau français sur cette distance mythique a rarement été aussi élevé.
"Je n'ai pas pris de risque et j'ai couru sur la réserve jusqu'au 30e kilomètre."
Très mature dans son approche, Félix a couru en négatif split (2e moitié de course plus rapide que la 1ère).

Idem du côté féminin. Fadouwa Ledhem pulvérise elle aussi son record personnel en 2h25'50 et s'empare du temps de qualification requis pour les Jeux. Malgré cela, elle se positionne en 4e place au bilan français, victime de "l'effet Paris 2024" considère Félix. Malgré cela, il reste des opportunités pour grappiller quelques places même si le calendrier joue de moins en moins en la faveur des coureurs hors-top 3. Les JO se rapprochant à grands pas et un marathon étant traumatisant pour l'organisme.
Avec un tel niveau, le RMA montre la richesse et la densité de ses performeurs sur la distance. Car n'oublions pas Charrik Abderrazak qui finissait son marathon en 2h08, il y a peu de temps, aux Pays-Bas. Une telle qualité mériterait qu'un des nôtres soit au départ de la course la plus historico-emblématique à Paris.
S'ils n'ont pas été chercher les quotas olympiques, il y avait bon nombre de Noir & Rose au départ à aller les titiller. Notamment, Manu Roudolff-Lévisse qui descend sa marque marathonienne à 2h09'38 ! Il était d'ailleurs encore sur les bases des temps de qualifications après le 30e kilomètres... Pour sa deuxième expérience après Berlin, Krilan Lebihan réalise 2h15 tandis que Martin Laurent se découvre en 2h23. De bon augure pour les prochaines. Enfin Hicham Bengharda conclut sa course en 2h16.
Les autres résultats des RMArathoniens :
Axel Ramponi 2:27:41, Thibaud Vincent 2:27:22, Samuel Rannou 2:29:44, Thomas Besson 2:32:45, Amaury Debatisse 2:37:02, Lotfi Madaoui 2:59:18, Laure Aalalou 3:10:24, Pauline Lebas 3:22:37, Héloïse Bertrand 3:23:07, Damien Logie 3:43:34 et Layla Hamieh 3:44:26 !
Victoire sur l'Ekiden
Vainqueur à domicile, le relais du RMA s’est imposé lors de la 10e édition de l’Ekiden de Paris. Mélange de jeunesse, d’espoir et de maturité, le relais a fièrement défendu les couleurs.

Difficile de faire outre l’aspect symbolique de cette course. Sur ses terres, dans son jardin, sur sa piste, au pied de la Tour Eiffel, le Racing Multi-Athlon d'être prêt et à la hauteur de l’événement. « Nous devions gagner pour marquer notre territoire », explicite Jean-Marc Bartoli, directeur sportif. Et c’est choses faite en 2h14 dans des conditions automnales.
Sous forme de relais, l’Ekiden est un marathon séquencé : 5km, 10km, 5km, 10km et 7,195km. Ainsi « c’est une belle manière de rendre un sport individuel en une épreuve collective » démontre Pierre Carlier, le spécialiste du 800 et premier maillon de la course. Ce format a la particularité de « mixer les profils et les catégories » comme aime le préciser Téo-Rubens Banini. En effet, sur les 6 relayeurs présents, il y avait deux juniors (Paul et Pierre), deux espoirs (Pierre et Téo) et deux seniors (Krilan et Kévin). Des coureurs spécialistes de distances différentes qui amènent un bel alliage entre fougue et maîtrise.
Le Racing Multi-Athlon prouve ainsi — en a-t-il encore vraiment besoin ? — que sa formation fait partie des meilleures nationales et œuvre pour la performance de ses jeunes. Et pour cette année en tout cas, la coupe ne va nulle part : elle reste à la maison.

C’est d’ailleurs Téo, membre de l’équipe de France espoir, qui a conclu la course. Dans une course majestueusement gérée et régulière, il a pu s’offrir le scalp des seconds dans les derniers mètres. Kévin, l’aîné du relais relate que « la remontée de Téo était incroyable. [Ils] se doutaient qu’en le mettant dans de bonnes conditions, [ils] pourraient gagner ». L’athlète formé au club ne se cache d’ailleurs pas quand il rappelle que pour lui c’est « LE rendez-vous de l’année à domicile ». Devant les proches, les amis et sur son lieu d’entraînement, la motivation est évidemment décuplée. Pour Pierre, « ça prend une autre dimension ».
Retrouvez l'article officiel de Fédération Française d'Athlétisme sur la 10e édition de l'Ekiden de Paris : https://tinyurl.com/39s97wcj
Tous les résultats de la course : https://tinyurl.com/yb7puk5m
Le macadam en Rose et Noir !
Partout en Europe, le RMA a montré dignement ses couleurs. Les athlètes ont brillé sur bon nombre de distances en ce début de saison marquant d'entrée les ambitions du club et de ses coureurs dans cette année olympique.
On y est. Dernière ligne droite pour s'emparer des derniers quotas ou aller chercher les minima qualificatifs pour les Jeux de Paris. La pression monte et les chronos descendent à l'image de Félix Bour ou de Zak. Les opportunités vont se faire de plus en plus rares et seront de plus en plus décisives pour ceux qui sont encore en quête de qualification. Pour nos coureurs, c'est notamment le marathon qui est dans le viseur.
Et s'il y a 2024 dans le collimateur, nos jeunes pousses cadets, juniors et espoirs pensent déjà à après-demain et visent 2028 et ses Jeux de Los Angeles. Un travail qui a déjà commencé pour nos pépites Téo-Banini et Léni.

Abderrazak, Amsterdam — Dans la ville au célèbre port chanté, Abderrazak court 2h08'35 au marathon ! Après une désillusion sur la même distance à Berlin, "Zak" avait à coeur de montrer de quoi il était capable et de mettre à profit le travail effectué lors de ces derniers mois. Il n'est plus qu'à quelques secondes de la qualification olympique.

Félix, Valence — Monsieur Bour s'est, lui, mesuré à la distance inférieure : 1h00"39 sur le semi-marathon en Espagne. Il devient ainsi le 5e meilleur performeur français sur cette épreuve. Il explose de près d'une minute son ancien record. Tout comme son ami Zak, il vise les minima olympiques sur la distance mythique des 42,195km. Pour cela, il reviendra à Valence, en décembre prochain.

Téo-Banini, Trieste — Il a de nouveau troqué le Rose-Noir pour le Bleu-Blanc-Rouge. Lors du match international de 10km espoir, Téo s'est rendu en Italie et a pris la médaille individuelle chocolatée grâce à un chrono de 31'08. Il a ainsi participé activement à la médaille d'argent collective derrière les italiens.

Fadouwa, Saint-Omer — Les femmes ne sont pas en reste puisque Fadouwa vient récolter une nouvelle médaille nationale ! Redoutable sur 10km, elle prouve qu'elle est encore performante sur les distances inférieures. La voici médaillée d'argent lors des championnats de France de 5km en 16'04 !

Léni Remer-Mancini, Saint-Omer — Nouveau champion de France et maintenant détenteur du record national cadet du 5km en 14'43. Il a éclaboussé la concurrence de sa classe et de sa foulée. Un début de saison tonitruant pour le nouveau sociétaire du Racing Multi-Athlon qui annonce les couleurs — rose et noir... — pour la saison à venir.
Retrouvez l'article de la FFA sur les derniers championnats de France de 5km ! https://tinyurl.com/48vv5v77
Le RMA a son Forrest Gump
Découvert lors de l'Éco-Trail, Nicolas Duhail permet au RMA de s'orienter vers la course de super fond et d'ultra-marathon. Portrait.
Nous avions l'habitude de voir le maillot du Racing Multi-Athlon tacheté de boue dans les cross, sur la ligne de départ d'une série de 800, d'un 10km, voire même d'un marathon. Le voilà maintenant dans une toute nouvelle catégorie. Sur les épaules de Nicolas Duhail, les couleurs Noir et Rose sont dorénavant représentées lors de courses de l'extrême. Cette première apparition symbolique est apparue le 18 mai dernier lors des championnats de France des 100 kilomètres. Une première manifestation qui s'est vue concluante avec la 2e place de notre athlète. "Après l'Éco-Trail (voir encadré), les championnats de France étaient mon deuxième objectif", explique l'ingénieur en informatique.
6h39'58". C'est le temps réalisé par Nicolas pour parcourir 100km. "Je suis très fier d'avoir réussi à courir à 15km/h de moyenne sur cette distance", avoue le coureur de 32 ans. Il ajoute : "je pense pouvoir passer sous la barre de 6h30 à l'avenir." Chose qu'il pourrait réaliser dans quelques mois s'il décide de s'aligner sur la centaine de Millau.

Palmarès de Nicolas Duhail sur l'Éco-Trail
- 2016 : 1er avec le record de l'épreuve en 5h25'27 (80km)
- 2017 : 2e
- 2021 : 2e
- 2022 : 1er
- 2023 : 3e
Son BAC en poche, Nicolas débute la course à pied pendant ses études d'ingénierie sous l'influence de ses deux frères, eux aussi coureurs. En effet, après avoir essayé plusieurs disciplines universitaires, il porte son dévolu sur cette épreuve énergétique et prend vite le virus pour avoir un compteur hebdomadaire de 100km par semaine. "Maintenant, en période spécifique, je peux monter jusqu'à 200", précise-t-il. Comme une échappatoire aux études et au travail, cet amoureux de la nature trouve aussi son compte dans ce sport pour "manger énormément. À tel point qu'il ne vaut mieux pas que je m'arrête de courir", sourit-il.

Rares sont ceux qui vous admettront que le marathon est "trop court et trop rapide". L'endurance pure est le domaine dans lequel Nicolas se retrouve le plus. "En plus d'être mon point fort, c'est là que je prends le plus de plaisir. J'aime gérer mon effort pas comme sur les cross où on est toujours dans le rouge", confesse-t-il alors qu'il a tout de même un record personnel de 2h27 sur marathon. Il a d'ailleurs quitté momentanément les chemins de trail pour la route car il tend à courir plus vite ces derniers temps.
Ce coureur réservé et taciturne aime avant tout voyager et découvrir de nouvelles régions. S'entraînant principalement dans les Yvelines, Nicolas Duhail aimerait se rapprocher encore plus de la nature. Bien que solitaire, il apprécie rencontrer d'autres coureurs et courir en groupe le temps de quelques... soixantaine de kilomètres ? Ce dimanche (11 juin), il aura l'occasion de combiner tout ces facteurs puisqu'il s'envole en Afrique du Sud. Entre les villes de Pietermaritzburg à Durban, il parcourra 87km avec pas moins de 20 000 ultra-marathoniens comme lui. De quoi se faire des copains. Attention aux lions dans la savane Nico !
Pour suivre la course en Afrique du Sud, retrouvez ici le site officiel du "Comrades marathon" : https://www.comrades.com/