Avec 9 médailles à la clé dont 4 titres collectifs, le RMA est le club le plus prolifique de ces championnats de France de cross à Carhaix. Il doit son succès à un équilibre entre formation et recrutement.
Du jamais vu dans l’histoire d’un championnat de France de cross. Aucun club n’avait raflé autant de médailles et de titres. L’année précédente était déjà de l’ordre du remarquable avec cinq podiums dont deux premières places par équipe. « On fait de plus en plus de médailles, constate fièrement le président de la section athlétisme du RMA, Steve Toupenay. Ca devient normal alors que ça ne l’est pas. Il faut avoir conscience que c’est exceptionnel. »
Quatre titres de champion(ne)s de France : cross-court féminin, cross longs féminin et masculin, relais mixte senior.
Pour autant, ces résultats ne sont pas dus au hasard. Club récent, le Racing Multi-Athlon s’est avant tout basé sur la détection et la formation de ses jeunes. Le fruit de plusieurs années de travail arrive à maturité. En 2018, aux championnats de France à Plouay (Bretagne), les cadets remportaient le titre. Parmi ces rejetons, Téo-Rubens Banini, devenu vice-champion de France espoir après sa participation à la victoire du relais mixte. Directeur sportif des Noir et Rose, Jean-Marc Bartoli explique : « nous sommes à la jonction où nos cadets de Plouay émergent en U20 et espoir ». Il ajoute qu’ils « viennent désormais renforcer les équipes élites. »
A l’image justement de ce relais mixte majestueux composé de deux athlètes masculins issus du club (Téo et Pierre Carlier) ainsi que deux élites féminines : Johanna Geyer Carles et la Belge Elise Vanderelst. « Nous avons un bon dosage entre le recrutement de nos élites et les jeunes formés au club » analyse l’autre maître d’oeuvre de ce week-end historique, Loulou, alias Youssef Louahchi.
« Nous n’avons pas de mercenaires. Nous avons une réelle histoire avec les athlètes que nous recrutons. Il y a un vrai suivi et un accompagnement. Et ce sont des coureuses et coureurs qui partagent les valeurs du club. »
Jean-Marc Bartoli, directeur sportif du RMA
Après la formation, vient le recrutement. La performance a toujours été dans l’essence du club. La haute performance… Il était donc logique d’incorporer des athlètes de niveau international. En 2019, Emmanuel Roudolff-Levisse devenait champion de France senior du cross long et marquait les esprits avec son maillot d’un club encore dans l’anonymat. Depuis, de grands noms s’ajoutent : Mahiédine Mékhissi-Benabbad, Léonie Périault, Félix Bour… Cependant, l’engagement avec ces athlètes, parfois étrangers, se fait dans un cadre précis. « Il y a un vrai suivi et un accompagnement avec nos athlètes, clarifie Jean-Marc Bartoli. Ce sont des coureuses et coureurs qui partagent les valeurs du club« .
Ce mélange permet au RMA de proposer une densité incroyable au sein même de ses équipes. Steve, le président, en a conscience : « on a un banc incroyable… Manu (Roudolff-Levisse) n’est même pas dans les 4 premiers de l’équipe cette année* ! » Evidemment, après un tel succès, la marge de progression s’amoindrit. Si certains admettent qu’il sera difficile de conserver un tel niveau de performance, d’autres en veulent encore plus. « On aurait pu faire mieux. Je voulais le Grand Chelem** », admet le directeur sportif. L’objectif est annoncé pour l’année prochaine dans le Tarn où auront lieu les futurs championnats de France. En attendant, de nouvelles jeunes pousses se préparent pour la succession de leurs aînés et exemples.
* Une équipe se compose de six athlètes, mais seuls les quatre premiers comptent dans le résultat final.
** Il manque le titre par équipe sur le cross-court masculin, 5e de cette édition.
TOUS LES RESULTATS DES CHAMPIONNATS DE FRANCE >>>> https://tinyurl.com/mry2rf43